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Mercredi 7 Août 1940

Comme nous le pensions, il y a eu des lettres venants de France ainsi que des colis. Il n’y en avait que pour deux d’entre nous et pas pour moi. Les autres doivent être à la traîne quelque part au camp certainement.

J’ai été bien déçu car j’espérais tant d’avoir une lettre de ma chère petite femme. J’ai tellement hâte de savoir ce qu’elle devient aussi que toute la famille.

Maintenant il faut encore attendre la semaine prochaine. C’est bien long et peut-être qu’il n’y en aura pas encore pour moi.

 

 

 

Vendredi 09 Août 1940

Rien à signaler. Travail calme. Ce soir un camarade, toujours le même, a touché un colis. Quel veinard.


 

Jeudi 8 Août 1940

Un Allemand venant de la région de Calais et qui est en perme m’a donné quelques cigarettes françaises.

Malgré qu’il est dur de savoir l’ennemi chez nous, ce tabac qui vient du pays m’a causé un énorme plaisir.

C’est curieux comme tout ce qui rappelle la patrie cause une si grande émotion. Quand y retournerons-nous dans notre France ? Quand retrouverais-je ma femme, mon fils, ma mère et mes frères ?

 

Samedi 10 Août 1940

La moisson continue et cet après-midi, en rentrant la paille dans le grenier, je pensais aux heureux jours où je rentrais les foins avec ma chère Henriette et mes beaux-frères et belle-sœur.

Quelle différence cette année avec l’armée dernière. Chez nous, je travaillais en amateur mais ici j’en ai bavé. Je nageais dans ma sueur. Encore des colis d’arrivée mais toujours pour les deux mêmes.